Patrick Besson : Malakoff et la Révolution dans deux romans

Le romancier Patrick Besson (prix Renaudot, Grand prix de l’Académie française) propose deux romans :

Ne mets pas de glace sur un cœur vide (éditions Plon, 2016)
Malakoff juillet 1989, au café Le Carrefour sur le Boulevard Gabriel Péri, deux jeunes gens discutent… et puis …
Extraits
« … ils se croisèrent au premier étage de la médiathèque Pablo Neruda, rue Béranger. J’y vais moi-même depuis 25 ans… l’établissement a été ouvert en 1973. Il reçut le nom de Pablo Neruda le 28 septembre 1974, en hommage au poète récemment décédé et par solidarité avec le peuple chilien alors sous la férule du général Pinochet … »
« … quand ils revinrent à Malakoff, le maire et ses adjoints organisèrent pour eux une cérémonie à laquelle je retrouvai pour la première fois depuis notre après-midi de thé et de gâteaux, Mariem. Nous écoutâmes le discours du maire, l’historien, et écrivain communiste Léo Figuères, dont j’avais lu naguère le célèbre « Le Trotskisme, cet antiléninisme », ouvrage ultra controversé dans les cercles gauchistes que je fréquentais à l’époque … »

Tout le pouvoir aux soviets (éditions Stock, 2018)
Un jeune banquier né d’une mère russe anti-soviétique et d’un père communiste voyage aujourd’hui de Paris à Moscou…on revit le passage de Lénine à Paris, rue Marie Rose en 1910, ou le cinquantième anniversaire d’Octobre 17 à Moscou en 1967, les histoires d’amour se télescopent avec la grande histoire à différentes périodes dont celle de la révolution.
Extraits
« … à Paris, on allait beaucoup au cinéma. C’était un art jeune et Lénine aimait la jeunesse – C’est avec l’aide des jeunes que les vieux font la révolution, disait-il. Sans eux ils resteraient à l’abandon au fond des cafés – Au fond des cafés de la porte d’Orléans ? … »
« … Comme les peintres impressionnistes dont les collectionneurs russes furent les premiers acheteurs, Lénine aimait travailler en plein air. Le marxisme n’est-il pas une nouvelle façon de représenter la Nature ? La lutte des classes en couleurs … »
« … les Français ne lisent plus Anatole France, j’ai cherché en vain ses livres au quartier latin, en vain. Comme le grand Henri Barbusse, maître à écrire de Céline qui lui est dans la collection de prestige, la Pléiade. Prime au fascisme et à l’antisémitisme ? Les bourgeois pardonnent plus facilement aux bourgeois d’extrême droite qu’aux bourgeois d’extrême gauche de s’être engagés sur le chemin de la révolte anti-bourgeoise. Aux prolétaires, ne pardonnent rien. Ni leurs idées ni leurs odeurs. Rien en histoire qui ne s’explique sans la lutte des classes … »

Pour cet ouvrage Patrick Besson s’est documenté et en particulier s’est servi du livre de Léo Figuères « Octobre 1917, la révolution en débat »