60ème anniversaire de « Charonne »: 8 février 1962

     Pour le 60ème anniversaire du massacre de Charonne aura lieu le 8 février à 18h au Métro Charonne un rassemblement organisé par le Comité Vérité et Justice Charonne et soutenu par de nombreuses organisations. Fabien ROUSSEL, secrétaire national du PCF prendra la parole.
(Voir ci-dessous  programme des commémorations et l’appel de soutien)
Nous vous invitons à y participer massivement. À la mémoire des victimes (9 militants à la CGT dont 8 communistes) et pour exiger que le crime d’état soit reconnu pour cette répression sanglante et pour les assassinats par la police de manifestants algériens dans les rues de Paris quelques mois auparavant.

     Léo Figuères comme dirigeant du PCF fut un des organisateurs de la manifestation du 8 février 1962 et fut à la tête du cortège. Dans ses mémoires voilà comment Léo relate l’évènement (extrait) :
« Moi-même et deux autres élus ceints de nos écharpes allèrent à la rencontre du commandement des forces de police pour l’informer de l’ordre de dispersion de la démonstration… c’est alors que nous approchions des unités policières que se produisit la provocation qui devait faire tant de victimes. Je criai en vain aux policiers que les manifestants n’allaient pas plus loin. Sur un ordre bref, une horde d’hommes en noir s’ébranla, longues matraques en mains et je n’eus que le temps de m’aplatir au sol. Certains me marchèrent dessus, je sentis à plusieurs reprises les coups de gourdin qu’on me donnait sur la tête… la première vague policière passée des camarades m’enlevèrent en hâte du milieu de l’avenue où je restais étendu et me mirent à l’abri. Ils me sauvèrent ainsi la vie. De nouvelles unités policières se ruaient déjà à l’assaut des manifestants, les brutalisant et allant chercher les gens jusque dans les immeubles… À la polyclinique des Bleuets, appartenant alors aux syndicats des ouvriers métallurgistes, on me dispensa les premiers soins. J’avais des blessures sur tout le corps, à la tête et des doigts écrasés. Le personnel d’un dévouement inlassable se trouvait à bout de forces tant était élevé le nombre des blessés, l’on comptait déjà plusieurs morts… Je retournais, le bras et la tête bandée, à l’Humanité où siégeait la direction du PC pour organiser la riposte populaire à cette sanglante machination du pouvoir. Le bilan était tragique : des centaines de blessés et neuf morts, tous des militants ouvriers et à l’exception d’un seul, tous des militants communistes ».
(Communiste, une aventure militante  et  Passé et avenir d’une espérance, Léo Figuères, éd. Le Temps des Cerises)