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HOMMAGE À JEAN CLAVEL

Les obsèques de notre ami et camarade JEAN CLAVEL,
disparu dans la nuit du 3 au 4 mai, auront lieu

le lundi 15 mai 2023 à 16h
au Cimetière communal de Malakoff (92)

Nous appelons nos amies et amis à participer à l’hommage qui sera rendu à Jean Clavel.


Jean Clavel au centre de la photo au cours d’un conseil municipal de Malakoff aux côtés de Léo Figuères (à droite de la photo) et de Clément Guion et Dominique Cordesse (à gauche)


Jean Clavel aux côtés de Mme Léa-Andrée Figuères lors de l’inauguration de la Place Léo Figuères en juin 2018.

Jean Clavel était une grande figure de la vie de notre ville de Malakoff. Il fut pendant plusieurs décennies un élu de premier plan, il fut le proche compagnon de Léo Figuères dans la gestion de cette ville en tant que 1er adjoint puis de Catherine Margaté. Il a été moteur dans la transformation de la ville telle que vous la connaissez aujourd’hui avec ses nombreuses réalisations mais aussi un gestionnaire rigoureux des finances de la commune.

Jean Clavel était ouvrier tourneur de formation qui très tôt devient un militant de la Jeunesse communiste et du PCF, il prend rapidement des responsabilités car le PCF formait des cadres issus de la classe ouvrière qui démontrèrent ensuite leurs compétences, leur sens des responsabilités dans la gestion complexe mais aussi politique d’une ville, mais aussi comme conseiller ou député. Jean Clavel était de ceux là avec Clément Guion, Guy Ducoloné ou Léo Figuères qui sont restés proches du monde du travail d’où ils étaient issus.

Jean a eu la vie d’un militant courageux, en 1957 à 20 ans il est appelé dans l’armée, c’était la guerre d’Algérie. Jean a refusé de combattre contre les patriotes algériens en lutte pour l’indépendance de leur pays. Après avoir envoyé sa lettre au Président de la République pour expliquer son refus il est emprisonné, condamné. Après plusieurs mois dans des différentes prisons françaises il est mis au cachot pendant plus de 6 mois sans voir personne, dans l’obscurité la plus complète puis envoyé en plein désert algérien dans un bagne militaire, il y restera plus de 7 mois pour finalement n’être libéré qu’en 1960.

Tel fut son combat contre le colonialisme, système le plus abject et le plus criminel qui fut. Combat qu’il poursuivi ensuite au sein de l’ACCA. Le corps de Jean en est sorti meurtri mais quel exemple quel courage, quelle conviction fallait-il avoir pour endurer de telles souffrances infligées par une armée coloniale et un gouvernement sourd aux aspirations d’un peuple à vivre libre.

Et c’est cette expérience douloureuse mais combative qui a fait que Jean avait cette exigence de paix chevillée au corps. Pour que les nouvelles générations ne connaissent plus la guerre et ne mènent plus de sales guerres contre d’autres peuples.

Jean fut un des éléments essentiels du mouvement pour la paix à Malakoff. Dans les années 80-90, il dirigea un Comité de la Paix à Malakoff qui fut l’un des plus importants de France, qui attira de nombreux jeunes par ses initiatives nombreuses, diverses et originales contre l’armement nucléaire…et on pense à la réception de pacifistes allemands à Malakoff mais aussi à la participation en nombre, et nous en étions, aux Marches de Pâques en Allemagne contre les bases militaires US et ce grâce au sens de l’organisation de Jean à sa détermination pour que la municipalité soutienne les acteurs de la paix. Puissions nous suivre cet exemple, il est encore temps.

Jean était un homme de principe qui avait une solide formation politique et une culture marxiste qu’il mettait au service de nobles causes. Les discussions qu’on pouvait avoir étaient passionnantes et fort éclairantes.

Tel que le déclarait Evelyne son épouse « Jean a rejoint ses deux mentors Léo et Henri Alleg »

Nous venons de perdre un très cher ami, un grand monsieur, au nom des adhérents de l’association Amis de Léo Figuères nous présentons nos sincères condoléances à son épouse Evelyne qui a accompagné Jean dans toutes ses épreuves et que nous saluons particulièrement, à ses fils Gilles et Nicolas, à tous ses petits et arrière-petits enfants, à sa famille.

Nous partageons leur peine et nous serons auprès d’eux lors de l’hommage à Jean le lundi 15 mai à 16 heures au cimetière communal de Malakoff.

« J’ai réinventé le passé pour voir la beauté de l’avenir » (Aragon)

Gilles Figuères

Itinéraire militant : ouvrage sur Léo Figuères (1918 – 2011)

ALF propose un nouvel ouvrage sur Léo Figuères abondamment illustré. Il a été conçu par l’association des Amis de Léo Figuères à partir de l’exposition réalisée en 2018 à l’occasion du 100ème anniversaire de sa naissance, pour l’inauguration de la Place portant son nom à Malakoff. C’est une évocation d’une vie riche en évènements, avec photos inédites, citations et témoignages de celles et ceux qui l’ont bien connu et travaillé avec lui. Il évoque l’itinéraire d’un militant qui occupa de hautes responsabilités dans le mouvement révolutionnaire.

L’ouvrage Itinéraire militant comprend 7 chapitres :
1 – Une jeunesse militante
2 – Pour un Vietnam libre
3 – Le dirigeant politique
4 – De missions en voyages
5 – Au cœur de la culture
6 – Maire de Malakoff
7 – Repères biographiques

Vous pouvez le commander auprès de l’association ALF à :
[email protected]

5 € (78 pages)

Léa Figuères dite Andrée … une grande dame nous a quittés


Léa Figuères lors de l’inauguration de la Place Léo Figuères à Malakoff le 18 juin 2018 (photos Séverine Fernandes).

                                          
Léa Lamoureux, « Andrée » dans la Résistance à Lyon      Léa avec Léo lors de son arrestation le 15 décembre 1956

Léa Figuères dite Andrée, hospitalisée suite à l’infection par le coronavirus, s’est éteinte lundi 6 avril.

Née à St Amand-Montrond (Cher) le 10 décembre 1922, elle était la fille d’Auguste Lamoureux (ouvrier, syndicaliste et Libre Penseur) et de Juliette Gauthier,couturière (qui devint Gilberte dans la Résistance, la Médaille de la Résistance lui fut décernée).

Très jeune Léa prend conscience de l’injustice et à 14 ans adhère, dès sa création en 1936, à l’Union des Jeunes Filles de France (UJFF), organisation politique liée à la Fédération des jeunesses communistes. Avec l’UJFF elle milite pour soutenir les Républicains espagnols contre les putschistes franquistes lors de la Guerre d’Espagne, et organise les collectes alimentaires pour les réfugiés espagnols.

Puis vint l’occupation nazie. Dans l’année 1941 Léa quitte le Cher pour rejoindre la Résistance, elle n’avait pas encore 19 ans. La voici à Clermont-Ferrand dans l’organisation clandestine des Jeunes communistes puis à Lyon où elle devient Andrée son nom de résistante qu’elle gardera par la suite. Aux côtés de Léo Figuères, dont elle sera la compagne, elle mène le combat avec les Jeunesses communistes de la zone sud. Pour son action, elle fut décorée de la Croix du combattant volontaire de la Résistance.

Adhérente du PCF, Léa est restée fidèle jusqu’au bout à ses idéaux de jeunesse et n’a cessé de lutter pour l’émancipation humaine à travers tous les dangers et les vicissitudes du combat révolutionnaire. Elle a aussi poursuivi le combat de mémoire comme responsable au sein de l’ANACR, en particulier à Malakoff, pour que ne soit pas oublié le rôle des communistes dans  la Résistance.
Militante également aux Parents d’élèves elle a toujours été attentive aux questions de l’éducation, elle est devenue DDEN (Déléguée Départementale de l’Éducation Nationale).

Léa a fait en sorte que les œuvres de Léo Figuères soient republiées avec le concours de l’association des Amis de Léo Figuères-ALF dont elle était la présidente d’honneur.

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, déclarait  « Je tiens au nom de tous les communistes, à dire combien nous sommes fiers d’avoir eu l’honneur de compter parmi nous cette femme forte, courageuse et déterminée que fut Léa, cette grande figure de l’engagement communiste »

Selon sa volonté Léa a été inhumée le 15 avril aux côtés de Léo à Los Masos, commune des  Pyrénées-Orientales. La cérémonie s’est déroulée dans une intimité familiale limitée en présence de monsieur le maire de Los Masos, Guy Cassoly.

Pour Jaurès « Le courage c’est d’aller vers l’idéal et de comprendre le réel », telle fut la vie de Léa.

Disparition de Domenico Losurdo, grand philosophe marxiste

Le philosophe marxiste italien, professeur de l’université d’Urbino, spécialiste de Hegel, est décédé brutalement à l’âge de 77 ans le 28 juin dernier.Le directeur de l’Institut de sciences philosophiques et pédagogiques de l’université d’Urbino (Italie), né en 1941 à Sannicandro di Bari, laisse une œuvre philosophique critique importante. Spécialiste de Hegel et de Nietzsche, l’auteur du Péché originel du XXe siècle (Aden, 2007), de la Contre-histoire du libéralisme (La Découverte, 2013) ou encore de la Lutte des classes (Delga, 2016) avait acquis une grande autorité dans les cercles intellectuels de la pensée critique, mais aussi parmi les communistes, dans les milieux marxistes et bien plus largement auprès des militants anticapitalistes…

Domenico Losurdo a développé le concept de « l’autophobie communiste » : l’autophobie se manifeste dans les rangs de ceux qui, tout en continuant à se déclarer communistes, s’approprient le point de vue de leurs adversaires, cela correspond à l’autoflagellation des vaincus : « C’est une fuite lâche devant cette histoire et devant la réalité de la lutte idéologique et culturelle toujours brûlante. Si l’autocritique est le présupposé de la reconstruction de l’identité communiste, l’autophobie est synonyme de capitulation et de renonciation à l’identité autonome. » (Fuir l’Histoire, D. Losurdo, 2007, éd. Delga).

Domenico Losurdo, maître de la riposte au libéralisme, Pierre Chaillan, l’Humanité, 29 juin 2018.

Pour en savoir plus, sa biographie, sa pensée et ses ouvrages : Domenico Losurdo Wikipedia

Décès d’Henri Alleg le mercredi 17 juillet 2013

L’ALF exprime sa tristesse devant la disparition d’Henri Alleg, un grand homme, un héros des temps modernes, un homme simple.
Henri Alleg fut un homme courageux, « la petite voix qui dit non aux parachutistes », qui a survécu aux tortionnaires colonialistes. Il dénonça les horreurs du colonialisme commises au nom de la France qui ainsi se déshonora en Algérie. Comme l’a dit son ami Léo Figuères, il a combattu « le système de domination le plus abject et le plus totalitaire qui soit, car il enlevait à des peuples jusqu’à leur nom et leur imposait un régime fondé sur la domination raciste des colonisateurs ». Henri Alleg a été un des combattants qui ont permis l’effondrement de ces empires coloniaux responsables de millions de morts et au sein de l’ACCA il a participé jusqu’au bout aux luttes anticoloniales et dénoncé les falsifications de l’histoire du colonialisme.
Henri Alleg fut jusqu’au bout un communiste conséquent, luttant contre le capitalisme destructeur, fidèle aux idéaux révolutionnaires, sans faire de concession aux idées dominantes qui prônent à la fois la renonciation au changement de société et le rejet de toutes les expériences passées de transformation sociale. Au contraire Henri Alleg, loin de céder à une autophobie qui stérilise l’action des communistes, a condamné la contre révolution et « le grand bond en arrière » des pays de l’Est européen, comme l’ex URSS, avec son cortège de désastres sociaux. Henri Alleg s’est toujours prononcé avec conviction pour un  projet de socialisme en France comme véritable alternative au capitalisme.
Henri Alleg est un exemple pour nous tous, puissions nous avoir son courage pour continuer son combat.
Nous le saluons avec respect et admiration. Nos pensées vont à ses fils et à sa famille.