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Et le socialisme, camarade ? par Léo Figuères

Nous proposons à la lecture, ce texte inédit de Léo Figuères « Et le socialisme, camarade ? » dont le thème fut plus largement développé dans son ouvrage « Capitalisme, socialismes(s), communisme ; leçons d’une histoire et regards d’avenir » (2010).
Cet écrit est une réponse à ceux qui au sein du PCF préconisent une « mutation », un « dépassement du capitalisme » pas à pas, ou un passage au « communisme goutte à goutte », qui en appellent pour se justifier à un Marx éthéré et inoffensif pour rejeter toute forme de transition vers le communisme, approche qui renouait en définitive avec un communisme utopiste et réformiste pré-marxiste.
Pour faciliter la lecture de ce texte nous avons délibérément choisi de ne publier que l’introduction qui expose la problématique et la dernière partie tout en rappelant le sommaire. Pour finir il est proposé quelques ouvrages écrits autour du thème du socialisme.
Avec ce texte toujours d’actualité, Léo Figuères renvoie à la responsabilité des communistes français de proposer un projet de société, de transformation sociale, économique, politique et aussi écologique du système, une société enfin débarrassée de l’exploitation, un socialisme du XXIème siècle… il n’est que temps de « remettre son ouvrage sur le métier » pour la crédibilité du PCF !

ET LE SOCIALISME, CAMARADE ? par Léo Figuères

Sommaire
INTRODUCTION
Préliminaire : LE CAPITALISME N’A PAS CHANGÉ DE NATURE
PREMIÈRE PARTIE : SOCIALISME ? DE LA DIFFICULTÉ DE PASSER DE LA THÉORIE A LA PRATIQUE.
– UNE EXPÉRIENCE ISOLÉE
– POUVAIT-ON FAIRE LE SOCIALISME DANS UN SEUL PAYS ?
– CONSÉQUENCES IRRÉPARABLES D’UNE TERRIBLE GUERRE
– DES ESSAIS DE DÉMOCRATISATION
– LES RAISONS D’UN EFFONDREMENT
– POUVAIT-ON ÉVITER LA CATASTROPHE ?
DEUXIÈME PARTIE : PEUT-ON DESSINER UN SOCIALISME POUR LA FRANCE ?
– LE  SOCIALISME UNE NOTION TOUJOURS ACTUELLE
– 1956 : RELANCE DES VOIES DIVERSES VERS LE SOCIALISME
– UN PROGRAMME COMMUN LIE A UNE PERSPECTIVE TRANSFORMATRICE DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE
– APPROFONDISSEMENT DE LA NOTION DE SOCIALISME A LA FRANÇAISE
– REVENIR A L’OBJECTIF DU SOCIALISME POUR LA FRANCE

INTRODUCTION
En ce vingt-et-unième siècle des questions essentielles pour l’avenir du genre humain se trouvent posées.
La société capitaliste est-elle la fin des fins de l’histoire et ne constitue-t-elle pas l’ordre social naturel qui malgré ses imperfections admises, est la seule qui puisse faire aller l’humanité de l’avant en assurant tout à la fois le progrès économique et social et les libertés humaines fondamentales ?
En conséquence subsiste-il seulement une chance de voir aboutir une alternative au capitalisme, un projet de transformation sociale alors même que les expériences qui s’y sont attaquées au siècle précédent, en Russie et dans d’autres pays européens, se sont effondrées dans leur  tentative de bâtir une société plus égalitaire, un monde plus juste ?
Est-il simplement raisonnable, après l’effacement des espérances nées des tentatives communistes d’édification d’une nouvelle société comme des efforts réformistes pour y parvenir par une autre voie, de se donner pour objectif d’atteindre par un chemin ou par un autre, une organisation sociale différente de celle dont le capital est maître ?
Autrement dit, ce qu’on nomma durant deux siècles une société socialiste, fondée sur l’appropriation collective des grands moyens de produire et d’échanger, sur la recherche de l’égalité des citoyens devant le travail, les conditions de vie et la culture, en rupture avec la société  basée sur l’appât effréné du profit, peut-elle rester un idéal et un but

Le présent travail vise à rappeler ce qu’ont été et restent les idéaux socialistes, à évoquer ce que furent les effets et les limites des tentatives de les mettre en œuvre durant le XXème siècle, à  montrer que malgré les dérives et les échecs ses objectifs sont toujours réalistes et, qu’au fond, puisque on disserte abondamment sur « l’autre monde possible », le socialisme, compris évidemment dans le contexte du nouveau siècle et tirant enseignement des expériences diverses faites en son nom, reste la véritable alternative à l’ordre social  capitaliste…

Lire la suite des extraits de  l’article CLIC

Les « grands-mères rouges »

Le Monde Diplomatique a publié une étude intéressante de Kristen R. Ghodsee (USA) sur la contribution (oubliée ou rarement mentionnée) des féministes de l’Est et des anciennes colonies du Sud dans les progrès de l’égalité entre les sexes dans le monde.
Kristen Rogheh Ghodsee est ethnologue, professeure d’études russes et est-européennes et membre du Graduate Group of Anthroplogy à l’Université de Pennsylvanie (USA). Elle a publié l’ouvrage Pourquoi les femmes ont une meilleure vie sexuelle sous le socialisme, Lux éditeur, Montréal, 2020.
website de K R Ghodsee
Harvard University Open Scholar webpage

Les « grands-mères rouges » du mouvement international des femmes
« Si vous êtes une femme qui vit et travaille en Occident aujourd’hui, vous ne connaissez certainement pas le nom des Bulgares Elena Lagadinova et Ana Dourcheva, ou des Zambiennes Lily Monze et Chibesa Kankasa, à qui vous devez pourtant une partie de vos droits. Si vous n’avez jamais entendu parler d’elles, c’est parce que les vainqueurs de la guerre froide ont gommé de leur récit les nombreuses contributions des femmes du bloc de l’Est et des pays du Sud au mouvement féministe international. Le triomphalisme de l’Occident après la disparition de l’Union soviétique a effacé des mémoires tout héritage positif associé à l’expérience socialiste… »
Lire l’article de K R Ghodsee


Angela Davis, après sa sortie de prison, avec Elena Lagadinova (à droite), à Sofia en 1972. (archives personnelles d’E. Lagadinova)

Claude Willard, l’historien du mouvement ouvrier, est décédé

Nous avons appris la disparition de l’historien Claude Willard survenue le 30 novembre 2017.
Claude Willard était membre du Comité de parrainage de notre association « Amis de Léo Figuères » et nous en étions très honorés. Claude Willard avait écrit la biographie de Léo, pour qui il avait une grande affection, dans le « Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier et social » dit Le Maitron.
Claude Willard un historien qui avait pris le parti d’étudier l’histoire des humbles, des ouvriers. Rares aujourd’hui sont ceux qui, comme intellectuel, universitaire se sont engagés comme lui pour l’émancipation sociale, nous n’oublions pas qu’il fut communiste et un ancien résistant.
Nous n’oublierons pas ce grand intellectuel, ses recherches, ses écrits en particulier sur le socialisme. Claude Willard est un exemple pour les historiens, puissent les nouvelles générations qui se consacrent à l’étude de l’histoire s’en inspirer.

Nous présentons à sa famille les sincères condoléances de notre association ALF.

Grand historien du socialisme, spécialiste de Guesde, ancien résistant, Claude Willard est décédé à l’âge de 95 ans. Enseignant l’histoire à l’université Paris 8, il partagera la passion pour l’histoire sociale et l’engagement communiste avec son épouse Germaine. Membre du comité de rédaction de la Pensée, des Cahiers d’histoire, il a été directeur adjoint de l’Institut Maurice Thorez et a contribué au Maitron. Président des Amis de la Commune de Paris 1871, il a redonné un nouvel élan à l’association.

Biographie et réactions d’hommage à Claude Willard

Qu’est ce que la Révolution ? par Fidel Castro

Discours prononcé le 1er mai 2000 par Fidel Castro sur la place de la Révolution à La Havane : discours mémorable où il donnait sa définition succincte du mot, du concept, de l’idéal … de Révolution.
Texte aujourd’hui en bronze sur une stèle à Santiago de Cuba où Fidel Castro est inhumé.

La Révolution …
C’est le sens du moment historique;
C’est changer tout ce qui doit être changé;
C’est la liberté et l’égalité pleines et entières;
C’est être traité humainement et traiter autrui avec la même humanité;
C’est nous libérer par nous-mêmes et par nos propres efforts;
C’est défier les puissantes forces dominantes à l’intérieur et à l’extérieur du cadre social et national;
C’est défendre les valeurs dans lesquelles on croit au prix de tous les sacrifices;
C’est modestie, désintéressement, altruisme, solidarité et héroïsme;
C’est lutter avec audace, intelligence et réalisme;
C’est ne jamais mentir et ne jamais violer aucun principe éthique;
C’est la conviction profonde qu’il n’existe aucune force dans le monde capable d’étouffer la force de la vérité et les idées.
La Révolution, c’est l’unité, c’est l’indépendance, c’est lutter avec nos rêves de justice pour Cuba et pour le monde.
C’est la base de notre patriotisme, de notre socialisme et de notre internationalisme.
Fidel CASTRO

Vidéo du discours place de la Révolution à La Havane (dailymotion)

Althusser et la dictature du prolétariat : le livre

Vient de paraître : Les vaches noires : interview imaginaire de Louis Althusser
Texte établi et annoté par G.M. Goshgarian, éditions Presses Universitaires de France (PUF), 460 pages, 2016
Louis Althusser
En 1976, le PCF tient son XXIIe congrès, qui « abandonne le concept de dictature du prolétariat ». Le philosophe Louis Althusser décide alors d’adresser un appel aux militants communistes pour leur exposer le non-sens et le danger de cet abandon ; il y renoncera finalement.
Quarante ans plus tard, ce texte est publié grâce au travail de G. M. Goshgarian, qui l’accompagne des références et des rappels historiques essentiels.
Présentation du livre par Yves Vargas, philosophe l’Humanité, 27 octobre 2016

Présentation du livre « Les Fureurs du XXème siècle » le samedi 12 mars

Le livre de Léo Figuères « Les Fureurs du XXème siècle: crises, mouvements populaires, guerres, résistances, révolutions et contre-révolutions de 1900 à l’an 2000«  est réédité, par le Temps des Cerises, à l’occasion du 80ème anniversaire du Front Populaire, 1936 -2016.
Cette nouvelle édition bénéficie de la préface écrite par l’universitaire et essayiste Jean Ortiz.
Ce livre est un véritable précis d’histoire du siècle dernier, utile à tous ceux qui veulent disposer des repères essentiels à la compréhension de notre époque afin de mieux agir aujourd’hui et demain pour l’émancipation humaine.
clic sur image
Couv_Figuères_Les fureurs du XXe_RI 2016_4  Le Temps des Cerises éditeurs – ISBN 9782370 710895 – 2016 – 212 pages – 15 €
Nous présenterons ce livre lors de la journée consacrée aux « Fronts Populaires en France et en Espagne » :
le Samedi 12 mars – à partir de 14 h, Salle Jean Jaurès – Malakoff.
Morceaux choisis de la préface de Jean Ortiz  (février 2016)

Encore un public nombreux à la soirée du 21 novembre

Malakoff le 21 novembre 2014 : Anicet Le Pors, ancien ministre et sénateur, avec une sage passion, brio et simplicité a su capter l’attention d’un public divers sur le thème « Nation et souveraineté populaire ».
De Philippe Le Bel à nos jours comment a évolué la nation et sa conception, la pensée de Rousseau sur la souveraineté aussi bien nationale que populaire, les mutations qui ont traversé l’histoire, le mouvement vers la personne ou la réflexion tournée vers le genre humain comme défi à une mondialisation capitaliste et la « finitude » de la planète, le manque de perspective et la perte de repères qui pousseraient vers une citoyenneté mondiale.
Le débat qui a suivi a porté sur les positions des forces de gauche et communiste vis à vis de l’Union européenne celle ci reste en contradiction avec les aspirations souveraines des nations, sur la perspective du socialisme dont si peu parlent aujourd’hui, sur le communautarisme et l’identité, les services publics et l’appropriation des outils de production comme éléments indispensables de la souveraineté.
Vous pouvez visualiser la vidéo de la conférence, réalisée par notre ami Michel Relais (SARL Relais Michel Audiovisuel) dans la rubrique « PHOTOS-VIDÉOS » de ce site.

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Disparition du général Giap le 4 octobre 2013

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                                    Hommage de l’ALF
A l’attention de Monsieur l’Ambassadeur de la République Socialiste du Vietnam en France, Monsieur Duong Chi Dung
Monsieur l’Ambassadeur,
     Nous apprenons avec beaucoup de tristesse le décès du général Vo Nguyên Giap. Pour l’association « Amis de Léo Figuères », cette grande figure de votre pays, le Vietnam, a une double résonance : celle du combat anticolonialiste et celle de notre solidarité pour votre indépendance à travers la personnalité de Léo Figuères. Il fut un des premiers Français à rencontrer le général Vo Nguyên Giap pendant la sale guerre coloniale de la France.

     Permettez nous de rappeler un souvenir de Léo Figuères : le général Vo Nguyên Giap dans la jungle en 1950 lui déclara  « Nous aurons de durs moments à passer avant de contraindre les colonialistes à quitter notre pays. Mais quand nous jetons un regard en arrière et constatons le chemin parcouru depuis 1941, la victoire finale ne fait plus aucun doute pour nous » … cette victoire vit le jour à Diên Biên Phu, et comme le dit Léo Figuères, quand à son retour il réclama au gouvernement français d’engager des pourparlers avec les dirigeants du Vietnam : « mieux aurait valu pour notre pays saisir la petite chance de négociation et de paix qui s’était ouverte dans l’été 1950. Nous aurions pu lui éviter Diên Biên Phu ».
     Le général Vo Nguyên Giap fut un grand chef militaire qui a su allier un grand sens de la stratégie et la mobilisation du peuple vietnamien pour la noble cause de l’indépendance et la réunification du pays.

     Pour nous qui avons participé aux manifestations contre l’agression criminelle des USA et pour la paix au Vietnam, le général Giap est une légende, un héros qui restera un exemple de la lutte opiniâtre pour la libération de son pays et le socialisme.
     Nous nous inclinons avec respect devant la mémoire du général Giap, il restera à jamais dans nos souvenirs.
Monsieur l’Ambassadeur, nous vous remercions de transmettre au peuple vietnamien les plus sincères condoléances de l’association « Amis de Léo Figuères ».
Mr Michel Cibot
Président d’ALF

Socialisme

Le socialisme doit faire rêver, tout en restant un socialisme du possible.
Il doit redonner du sens à l’avenir
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Tony Andréani, philosophe, Dix essais sur le socialisme

Décès d’Henri Alleg le mercredi 17 juillet 2013

L’ALF exprime sa tristesse devant la disparition d’Henri Alleg, un grand homme, un héros des temps modernes, un homme simple.
Henri Alleg fut un homme courageux, « la petite voix qui dit non aux parachutistes », qui a survécu aux tortionnaires colonialistes. Il dénonça les horreurs du colonialisme commises au nom de la France qui ainsi se déshonora en Algérie. Comme l’a dit son ami Léo Figuères, il a combattu « le système de domination le plus abject et le plus totalitaire qui soit, car il enlevait à des peuples jusqu’à leur nom et leur imposait un régime fondé sur la domination raciste des colonisateurs ». Henri Alleg a été un des combattants qui ont permis l’effondrement de ces empires coloniaux responsables de millions de morts et au sein de l’ACCA il a participé jusqu’au bout aux luttes anticoloniales et dénoncé les falsifications de l’histoire du colonialisme.
Henri Alleg fut jusqu’au bout un communiste conséquent, luttant contre le capitalisme destructeur, fidèle aux idéaux révolutionnaires, sans faire de concession aux idées dominantes qui prônent à la fois la renonciation au changement de société et le rejet de toutes les expériences passées de transformation sociale. Au contraire Henri Alleg, loin de céder à une autophobie qui stérilise l’action des communistes, a condamné la contre révolution et « le grand bond en arrière » des pays de l’Est européen, comme l’ex URSS, avec son cortège de désastres sociaux. Henri Alleg s’est toujours prononcé avec conviction pour un  projet de socialisme en France comme véritable alternative au capitalisme.
Henri Alleg est un exemple pour nous tous, puissions nous avoir son courage pour continuer son combat.
Nous le saluons avec respect et admiration. Nos pensées vont à ses fils et à sa famille.